Un associé marié est soumis à deux corps de règles distincts : le droit des régimes matrimoniaux et le droit des sociétés qui entretiennent entre eux des rapports troubles. Le cabinet Cazes Goddyn vous explique.
Cette obligation d’information et cette possibilité dépendent de la nature de l’apport (bien commun ou bien propre), et donc du régime matrimonial des deux époux ou partenaires pacsés.
L’apport d’un bien commun à une société exige l’accord de son conjoint. L’apport d’un bien propre est libre.
Séparation de biens et participation aux acquêts
Dans le cas de la séparation de biens et participation aux acquêts, chaque époux est propriétaire de ses biens personnels. L’apport de l’un de ces biens personnels, comprenant l’apport de liquidités détenues en propre par l’un des époux, n’a donc pas à être autorisé par le conjoint.
Dans le cadre de la communauté, chaque époux conserve des biens propres mais l’origine de ces biens doit pouvoir être prouvée : héritage par exemple, bien propre possédé depuis avant le mariage
En cas d’apport d’un bien propre, l’associé pouvant en disposer librement, aucune démarche particulière n’est à effectuer, si ce n’est pour l’associé s’assurer que l’origine de ce bien pourra être prouvée.
Dans le cas de l’apport d’un bien commun, d’une somme en numéraire prélevée sur le compte bancaire commun des deux conjoints par exemple, la procédure suivante est à respecter.
Le conjoint doit être informé préalablement à la réalisation de l’apport, - soit par la signature de l’acte d’apport : le conjoint est partie à l’acte, sa signature est indispensable sur cet acte d’apport,
soit par lettre recommandé : il reçoit un recommandé de son conjoint l’informant de son intention d’apporter un bien commun à la société désignée dans ce courrier.
Le conjoint de l’associé a alors la possibilité de revendiquer la qualité d’associé. Dans ce cas, il reçoit la moitié des parts sociales distribuées en rémunération de l’apport effectué.
Attention, la procédure judiciaire permettant au conjoint non informé de l’apport d’un bien commun d’agir en justice se prescrit par deux ans, mais ce délai court uniquement à partir du moment ou ce dernier a découvert l’existence de cet apport. A noter que ce délai est bien différent de celui de deux ans à compter de la date de l’apport, car comment prouver que son conjoint avait connaissance de cet apport, si ce n’est en l’informant, ce qui n’a justement pas été fait...